CSRD

Application de la CSRD en 2025 pour le rapport 2026 - processus, pièges à éviter et conseils

Êtes-vous prêts à collecter les données nécessaires pour l'échéance du rapport en 2026 sur les données 2025 ? Continuez votre lecture afin de découvrir les étapes pour s'y préparer.
Pierre Patcina
5-minute

Dans cet article, nous nous assurerons que vous savez tout ce qu'il faut savoir et nous vous fournirons un guide étape par étape pour vous mettre en conformité dans les délais impartis.

Points clés qui seront abordés : 

  • Brève présentation de la CSRD et de ses exigences
  • Importance de la préparation avant de se lancer
  • Procédure étape par étape pour se conformer à la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSRD)
  • Pièges classiques lors de la mise en œuvre de la CSRD
  • Inspirez-vous des retours d'expérience de nos clients

Un bref aperçu de la CSRD et de ses exigences

En bref, la CSRD est la directive de l'Union européenne conçue pour accroître la transparence et la responsabilité en matière de rapports de durabilité. Elle exige des entreprises qu'elles publient des informations sur leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). La directive CSRD est la réglementation la plus ambitieuse jamais créée dans le domaine du développement durable, exigeant des entreprises de nouveaux efforts axés sur les données.

Les dates d'application varient en fonction de la taille et des paramètres financiers des entreprises soumises à cette obligation de déclaration. Si vous avez un doute sur la date à laquelle vous devez vous conformer, contactez notre équipe d'experts :

Pour quelles entreprises le CSRD s'applique-t-il pour l'exercice 2025, le premier rapport devant être présenté en 2026 ?

Ce calendrier s'applique à votre entreprise si vous répondez "oui" à au moins deux des questions suivantes :

  • Votre entreprise emploie-t-elle plus de 250 personnes ?
  • Le chiffre d'affaires est-il égal ou supérieur à 50 millions d'euros ?
  • La valeur totale des actifs est-elle égale ou supérieure à 25 millions d'euros ?

⏰ Pour vous assurer de pouvoir soumettre un rapport auditable d'ici 2026, vous devrez commencer à collecter les données nécessaires à partir de janvier 2025 ⏰

Pourquoi ne pas se préparer dans les temps est dangereux

Les premiers rapports étant attendus pour 2026, on peut se demander pourquoi les entreprises font tant d'efforts pour être prêtes dès janvier 2025. La réponse se trouve dans les objectifs de la CSRD. Lors de la rédaction de la directive, l'EFRAG a cherché à accroître la fiabilité des données ESG : elles doivent devenir aussi fiables et précises que les informations financières. Cela a plusieurs implications, comme disposer d'une piste d'audit pour chaque donnée. Pour un point de données spécifique, vous devriez être en mesure de :

  • Prouver que la source d'information est fiable.
  • Suivre et enregistrer chaque mise à jour du point de données.
  • Définir une personne responsable de chaque point de données (propriétaire des données).

Notez que les auditeurs externes devraient parvenir aux mêmes conclusions que vous. Par conséquent, si vous devez faire un rapport en 2026 sur la base de données de 2025, votre entreprise doit avoir mis en place les systèmes nécessaires pour collecter des données auditables dès le début de votre exercice fiscal 2025, c'est-à-dire en janvier pour la plupart des entreprises. 

Risques liés à un retard dans le processus de saisie des données

Si vous entamez le processus de collecte des données plus tard, vous serez confrontés à deux types de risques :

  • Données manquantes : Si vous ne procédez pas à une cartographie complète des données avant 2025, il existe un risque que certains points de données soient manquants, et difficiles à obtenir par la suite.
  • Rupture de la piste d'audit : Comme pour les états financiers, les auditeurs doivent être en mesure de retracer et d'accéder à tous les points de données ESG pertinents pour l'année auditée. Une saisie inadéquate des données peut compromettre le processus d'audit.

Se préparer : le guide pas à pas

Cela peut sembler évident, mais la première étape consiste à prendre le temps de se familiariser avec les exigences, le champ d'application et le calendrier de la CSRD. Le site web de l'EFRAG et nos articles sont de bons points de départ.

Vous pouvez gérer l'ensemble du projet seul ou avec l'aide d'un partenaire. Chez ROSE, nous assistons nos clients dans toutes les étapes suivantes pendant la phase de paramétrage du logiciel. Notre méthodologie s'aligne sur les orientations de l'EFRAG : 

Étape 1 : Effectuer l'évaluation Double matérialité en 4 phases

L'évaluation de la double matérialité (DMA) est une étape critique qui peut sembler complexe à première vue, mais est tout à fait gérable avec la bonne méthodologie.

Phase 1 : Réaliser la cartographie de la chaîne de valeur et des parties prenantes 

La cartographie de la chaîne de valeur consiste à identifier et à visualiser les activités, les processus et les acteurs clés impliqués dans la création et la fourniture d'un produit ou d'un service. Voici les principales étapes. 

  • Une division par domaine d'activité est effectuée.
  • Chaque activité impliquée à un point spécifique de la chaîne de valeur (en aval, en amont, opérations propres) est examinée.
  • Les dépendances et les parties prenantes concernées peuvent également être décrites.

Pour la cartographie des parties prenantes, on distingue deux catégories principales : celles qui sont affectées par les impacts et celles qui utiliseront les rapports de durabilité. Nous recommandons de cartographier les interactions que votre entreprise a déjà avec elles (un classique est l'enquête menée auprès des employés) et les attentes qui en découlent. Cela constituera une base pour comprendre où l'implication des parties prenantes est manquante et où elle sera la plus nécessaire.

Phase 2 : Impact, risque, opportunités (IRO)

Il s'agit de déterminer ce qui est important pour votre entreprise et, par conséquent, les éléments qui doivent obligatoirement figurer dans votre rapport CSRD. Au cours de ce processus, nous dressons la liste des impacts (positifs et négatifs), des risques et des opportunités (IRO) de l'entreprise liés aux questions de durabilité (sujets, sous-sujets et sous-sous-sujets). Il s'agit d'une analyse approfondie qui est décrit plus en détail dans cet article.

Phase 3 : Définition des seuils et notation

Au cours de cette phase, l'entreprise détermine si chaque IRO est considéré comme matériel ou non. 

  • Seuls les éléments dépassant certains seuils seront significatifs et donc applicables à votre entreprise.
  • Une formule prenant en compte des facteurs tels que l'échelle, la portée, la remédiabilité et la probabilité définit ces seuils.
  • Lorsqu'un score dépasse le seuil, le thème est matériel et les points de données applicables sont alors identifiés en vue de l'établissement d'un rapport.

Sur la base des IRO matériels, la liste finale des questions matérielles de durabilité (sujets, sous-sujets et sous-sous-sujets) est réduite.

Phase 4 : des questions durabilité aux obligations d'information

Une fois les questions durabilité identifiées, la dernière étape consistera à définir les obligations d'information découlant des questions durabilité .

Étape 2 : Récupérer et gérer les données

Pour se conformer au CSRD, les entreprises doivent collecter des données pour les informations qui font l'objet d'une publicité obligatoire, et inclure ces informations dans leurs rapports de développement durable.

D'après notre expérience, cette étape constitue le plus grand défi en raison de la complexité des données de durabilité :  

  • Nature holistique : Les données couvrent les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance, et impliquent diverses mesures telles que les tonnes, les mètres cubes, les écarts entre les hommes et les femmes ou les politiques d'entreprise (format narratif).
  • Données dispersées : durabilité Les données sont stockées à différents endroits : logiciels de comptabilité, suites RH, ERP, fiches de paie, voire capteurs locaux sur le terrain. L'extraction et la gestion de ces données prennent du temps.
  • Qualité des données : Après avoir récupéré les données, il est essentiel de s'assurer de leur qualité, de leur cohérence et de leur exhaustivité.

La bonne gestion des données est essentielle à tous les niveaux : mise en conformité avec la directive CSRD, définition d'objectifs réalisables et prise de décisions business basées sur les impacts en matière de durabilité.

Note : Chez ROSE, nous simplifions ce processus en utilisant le studio de données, une partie dédiée de notre logiciel qui vous permet d'importer des fichiers depuis vos différents systèmes d'information et de travailler sur les données à un seul endroit.

Étape 3 : Définir les objectifs et les cibles

Une erreur fréquente consiste à penser que le travail est terminé après la collecte des données. La CSRD va plus loin que les réglementations précédentes, exigeant des entreprises qu'elles fixent des objectifs et prouvent qu'elles s'améliorent en permanence.

  • Alignement : Les objectifs doivent s'aligner sur votre évaluation de matérialité et sur la taxonomie de l'UE.
  • Responsable désigné :  Les objectifs doivent être assignés à une personne spécifique (le propriétaire), qui est responsable des progrès réalisés, de la coordination du travail et du respect des délais.
  • Actions et étapes intermédaires : Décomposez les objectifs en actions plus petites, chacune ayant son responsable et son échéance.

Remarque : l'utilisation d'un logiciel dédié à la gestion des objectifs et des actions n'est pas obligatoire mais utile, car tous les éléments doivent être consolidés dans le rapport. ROSE offre cette possibilité.

Étape 4 : Commencez à rédiger votre premier rapport en ligne avec les exigences de la CSRD 🎉

Si vous avez suivi les étapes précédentes, cette dernière partie devrait être simple. Cependant, il y a encore quelques points à prendre en considération :

  • Structure du rapport : S'assurer qu'elle est conforme aux exigences de la CSRD.
  • Lisibilité : Les rapports doivent être lisibles à la fois par les humains et les machines. Ils doivent donc être concis, clairs et inclure les balises XBRL.‍
  • Mises à jour en temps réel : Idéalement, utilisez un outil qui vous permet de créer plusieurs modèles et de mettre à jour les données en temps réel. Vous pourrez ainsi suivre les progrès réalisés et fournir des informations aux parties prenantes internes et externes (services de communication et de marketing, clients, fournisseurs, etc.)

Les pièges les plus courants et comment les éviter

Voici les pièges les plus courants que nous avons identifiés et des suggestions pour les éviter.

➡️ Essayer de tout faire par soi-même : La CSRD est un règlement sans précédent sur le thème durabilité . Elle est ambitieuse et comporte un certain degré de complexité. Au moins pour la première année, il est bon de se faire aider par des experts du CSRD, qu'ils soient issus de sociétés de conseil ou d'éditeurs de logiciels. 

➡️ Le recours excessif au consulting : D'un extrême à l'autre ! Certaines entreprises s'appuient trop sur l'expertise externe au lieu de développer les compétences internes. L'équilibre est essentiel. L'expertise externe peut être précieuse, mais le développement des compétences internes est crucial pour éviter l'accroissement des coûts à mesure que les réglementations deviennent plus complexes.

➡️ Sous-estimation du sujet des données : Le sujet des données est souvent le plus grand défi. Consacrez du temps à comprendre où chaque donnée est stockée, comment l'extraire correctement, la nettoyer et garantir sa fiabilité. Impliquez votre service informatique si nécessaire.

➡️ Essayer de tout automatiser : tout n'a pas besoin d'être automatisé. La clé pour identifier ce qui doit être automatisé en premier est la fréquence de mise à jour. Si un point de données doit être mis à jour tous les jours ou toutes les semaines, il doit probablement être automatisé. Si la fréquence est trimestrielle ou annuelle, ce n'est probablement pas le cas. 

➡️ Oublier la piste d'audit : Veillez à ce que chaque point de données ait un propriétaire attitré, des logs de chaque mise à jour et des explications sur les hypothèses formulées. N'oubliez pas qu'un auditeur externe devrait parvenir aux mêmes conclusions que vous.

➡️ Oublier l'amélioration continue : La CSRD n'est pas seulement une image statique de vos pratiques en matière de durabilité - il s'agit de prouver l'amélioration continue. Fixez des objectifs, décomposez-les en actions et impliquez tout le monde.

➡️ Envisager cet exercice uniquement sous l'angle de la conformité: La CSRD est une formidable opportunité de générer de la valeur et de gagner des avantages sur vos concurrents, car toutes les parties prenantes (clients, fournisseurs) demandent davantage d'engagements en matière de développement durable.

➡️ Utiliser uniquement Excel : Vous devez être équipé d'un logiciel dédié à la gestion du développement durable. Cela ressemble à un conseil intéressé, mais il n'est même pas nécessaire que le logiciel retenu soit ROSE. L'alternative à un outil dédié est généralement l'utilisation d'Excel, ce qui entraîne une rupture de la piste d'audit et génère des erreurs dues aux saisies manuelles et aux multiples versions de fichiers partagées entre les parties prenantes.
Veillez à choisir un logiciel qui garantisse au moins les éléments suivants :

  • Possibilité d'importer des fichiers sources à partir de vos systèmes d'information et de manipuler les données dans la plateforme. Note : le tout sans avoir à utiliser des templates ! Ce serait passer à côté de l'essentiel.
  • Fonctionnalité de gestion des objectifs et des actions intégrée à la plateforme 
  • Création illimitée de modèles de rapports et mises à jour en temps réel

Pour l'inspiration : lisez les témoignages d'entreprises qui se préparent à la mise en conformité avec la directive CSRD et à l'amélioration du développement durable.

Il est toujours utile d'apprendre des entreprises qui font face à des défis similaires. Chez ROSE, nous avons la chance de soutenir des entreprises de différents secteurs. En voici quelques exemples :

  • Italdesign (industrie de la conception automobile et de la mobilité) : Découvrez comment ils se concentrent sur le sujet data, pour rendre les données ESG aussi fiables que les données financières.
  • Bolsius (le plus grand fabricant de bougies d'Europe) : Apprenez comment l'entreprise assure la pérennité de son ambitieuse stratégie de développement durable en centralisant tous les sujets ESG au sein d'une seule et même plateforme. 
  • Vroon (société leader dans le domaine du transport maritime international) : Découvrez comment ils utilisent ROSE à chaque étape, de la DMA à l'amélioration continue.

    ✉️ Vous avez un commentaire, une suggestion ou une question ? Nous serions ravis de l'entendre. N'hésitez pas à nous contacter ici.

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